Les intruments de musique médiévale
Les Instruments à anche:
Le hautbois médiéval:
Représentés depuis la Grèce Antique les hautbois sont de formes et de styles nombreux et variés. Tous les instruments de cette famille fonctionnent de la sorte:le principe ressemble à celui d’une flûte, c’est un cylindre percé de trous mais ici on souffle dans une anche . L’anche qui peut être simple ou double est composée de lamelles de roseau que l’on fait vibrer pour faire sonner l’instrument. La perce peut être cylindrique ou conique, selon l’effet recherché, et de longueurs différentes, selon le timbre recherché. A partir du XIIème siècle on nomme ces instruments chalumeaux, chalémie (calamus en latin : roseau).Ces instruments sont considérés comme païens et diaboliques. Ils accompagnent les danses populaires. Leur timbre puissant pouvait accompagner les cornemuses.
Chalumeaux, chalémies , Enluminures Cantigas de Santa Maria.
La Cornemuse:
Ce qui peut s’apparenter à la cornemuse telle que nous la connaissons aujourd’hui, c’est à dire l’utilisation du son continu, serait apparu sous l’Antiquité; mais les sources sont rares et hypothétiques jusqu’au XIIème siècle. Au Moyen Age les sources littéraires et iconographiques sont plus fréquentes et attestent de sa fréquente utilisation. Sa forme primaire est composée d’un porte-vent ou bouffoir dans lequel on souffle, d’un tuyau ou chalumeau mélodique conique percé de trous comme la flûte et pourvu d’une anche simple (languette en roseau,sureau,paille,os,tige de plume) et d’une poche réalisée à partir de cuir, de peau ou parfois d’une vessie. Cette poche permet d’avoir une réserve d’air permettant de jouer sans maîtriser la technique de la respiration circulaire .
Dés le XIIIème siècle la morphologie de la cornemuse, chevrette, ou muse va beaucoup évoluer. Elle peut être munie de plusieurs tuyaux de formes diverses (cylindriques, coniques, rectangulaires) et de bourdons renforçant l’effet du son continu. Les anches qui servent de sifflets sont fabriquées la majeure du temps en roseau et peuvent être simples ou doubles. Au Moyen Age la cornemuse va être utilisée dans divers contextes. Il peut être un instrument pastoral souvent représenté joué par des bergers dans les scènes de la nativité, mais aussi de manières populaires pour animer et faire danser les gens lors de différentes manifestations comme les fêtes de village ou encore pour amuser la haute société lors de grands festins et banquets . Cette connotation profane lui valut d’être mal perçue par le monde chrétien ainsi que ses interprètes : les jongleurs et ménétriers. Cependant son jeu ne manqua pas d’admirateurs autant au sein du monde civil que religieux.
Cantigas de Santa Maria
Le Tournebout ou “cromorne”:
Hautbois à anche double à perce cylindrique muni d’une capsule dans laquelle on souffle (l’anche est encapuchonnée ou encapsulée et donc n’est pas en contact avec les lèvres) sera utilisé à la fin du Moyen Age. Son nom allemand est krumhorn : krum (courbé) et horn (corne). Le mot cromorne désigne plutôt le hautbois baroque.
Vitore Carpaccio (détail) .
Les instruments à cordes:
La vielle à roue:
L’organistrum, la chiffonie, la vielle à archet, l‘ancêtre de la vielle à roue, sont apparus il y a 1000 ans en Occident et pour certains historiens les origines viennent d’Orient. L’organistrum, que l’on retrouve sur de nombreuses enluminures et tympans d’églises de l’art roman, est le premier instrument à corde et à clavier doté d’une mécanique à la fois mélodique et rythmique qui se jouait à deux. L’un tournait une manivelle actionnant une roue faisant office d’archet et frottant deux cordes de manière perpétuelle ainsi qu’un bourdon donnant la tonique et le rythme. L’autre actionnait des tirettes mobiles faisant office de clavier en raccourcissant la longueur vibrante des cordes pour faire sonner les notes. C’est un instrument diaphonique généralement à trois cordes accordées en quinte octave, par exemple sol do sol ou sol ré sol. Il est inventé et utilisé par les moines bénédictins au XIIème siècle pour accompagner des chants grégoriens polyphoniques du répertoire religieux appelé organum. Il va disparaître des églises, détrôné par l’orgue à tuyaux de plus en plus performant,; aussi cet instrument va se développer dans la musique dite savante et profane et notamment comme instrument de musique populaire.
Succédant à l’organistrum, la chiffonie, vielle à roue médiévale du nom symphonie ou symphonia, va du XIIème au XIII ème siècle se simplifier au niveau du jeu car il ne suffit plus dorénavant que d’un seul joueur qui actionne à la fois la manivelle et appuie sur les tirets pour émettre les notes. De plus en plus autonome et avec un répertoire lui étant propre, la vielle à roue va se démocratiser et être utilisée par différents musiciens et classes sociales de l’époque : troubadours, ménestrels et certainement goliards vont animer les diverses festivités avec un répertoire très varié qui se compose soit de chansons d’amour et de gestes, soit de chansons grivoises et paillardes à boire et satyriques pour amuser et faire danser les gens. Au fil du temps la vielle à roue médiévale issue de l’église va ainsi devenir un instrument ayant une connotation profane et vulgaire qui sera même utilisé à la fin du Moyen Age par les gueux et les mendiants.
Si dessus: Enluminure des cantigas de Santa Maria XIIIe, Organistrum Cathédrale de Saint Jacques de Compostelle 1188.Partie du tableau: L’enfer de Jérôme Bosch (musée du Prato Madrid).
A partir du XIVème siècle la vielle à roue va poursuivre son évolution .La caisse de résonance va augmentée ainsi que le nombre de cordes, un chevalet mobile que l’on appelle chien va apparaître pour faire vibrer une corde appelée la trompette. Le musicien en faisant des coups de poignet ou des détachés sur la manivelle va pouvoir créer un rythme accompagnant la mélodie.
Les instruments médiévaux à cordes et à archet sont divers et variés. On rencontre La gigue (monoxyle à une ou deux cordes), la vielle à archet, ou encore le rebec rabad arabo-andalou. La vielle à archet serait apparue au XIIème siècle et sa caisse peut avoir différentes formes .C‘est un instrument présenté comme le plus noble des instruments du Moyen Age car demandant une grande maîtrise et habilité du musicien. C’est un instrument à manche et à 2/5 cordes frottées par un archet.
Les “guitares” médiévales:
Le Luth est certainement l’instrument à cordes le plus connu du Moyen Age. Il vient du nom arabe oud (al oud, bois) qui apparemment donnera le nom de luthier. Apparu en Italie et Espagne musulmane, c’est un un instrument majeur de la musique arabo-andalouse représenté fréquemment sur les enluminures des Cantigas de Santa Maria. Il désigne également l’ensemble des instruments à cordes pincées tendues sur un manche fixé sur une caisse de résonance bombée en forme de demi-poire. A priori jusqu’au XIIIème siècle, la caisse est creusée dans la masse d’une pièce de bois (caisse monoxyle) puis de lamelles de bois collées. Les cordes sont généralement doublées en acier ou en boyau naturel et le chevillier est en angle par rapport au manche.
Il existe bien d’autres instruments s’apparentant à la guitare et dont les spécificités s’adressent aux spécialistes : la citole, le cistre, la guiterne, la mandore, la maurache, etc….
Les cithares:
Psaltérion, Psaltérion, tambourin à corde, dulcimer
A SUIVRE…..